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UN PEU D’ HISTOIRE LOCALE
Il y a beaucoup à dire et à écrire sur Mascara, où les opinions sont souvent opposées, quant à l’histoire de la ville. Monsieur Hadj Boudali Safir, que j’ai eu comme professeur d’arabe et de français à l’E.P.S. entre 1938 et 1940, nous a raconté l’histoire de Mascara en arabe et en français. C’est ainsi qu’il nomme Aïn-Beïda (Source Blanche) la mosquée construite par le Bey de Mascara, Mohamed-el-Kébir, en l’an 1163 de l’hégire, soit en 1751, et où l’Émir Abd-el-Kader a prêché la djihad contre les français. En 1845, une révolte a éclaté à Mascara. Les français vainqueurs occupaient Mascara, quand l’Imam qui dirigeait la mosquée Aïn-Beïda vint à mourir. Les musulmans, comme c’est l’usage, voulurent l’enterrer dans la mosquée, ce qui fut refusé par l’autorité française, qui voulait que l’inhumation ait lieu dans la cour de la mosquée, tout à côté du fameux puits Aïn-Beïda. La révolte a duré quelques heures, pendant lesquelles le fortin qui se trouvait sur la route de Dublineau a été attaqué. À la suite de cette révolte, il y eut une répression qui a laissé des traces dans les mémoires. De même, il nous a toujours dit qu’Abd-el-Kader, fils de Mahi-Ed-Dine et de Leïla Zohra sa deuxième femme, était né au douar Hachem Darous, dans la région de Mostaganem, entre Pélissier et Tounin, le 15 radjab de l’an 1223 de l’hégire, soit le 6 septembre 1808. Mahi-Ed-Dine, mokadem de la confrérie des Hadrias de Damas, quitte la région de Mostaganem et dresse des tentes et des gourbis pour les cinq cents familles de sa tribu nomade dans une boucle de l’oued Hammam, entre Bou-Hanifia et Dublineau. (qui se nomme à l’époque Oued-Hammam) Cet emplacement prend le nom de El Guethna. Alors là, on arrive à la grande discussion sur l’origine du nom Mascara. Voilà la version qui, je crois, est la plus vraisemblable : le 22 septembre 1832, les tribus Hachem, Béni-Ameur, Cherrabas et Flittas installent leur Maskar, c’est à dire leur camp, leur caserne, au pied du djebel Mahas, à l’emplacement du douar en ruines de la tribu des Beled-El-Keurt (plus tard, ce sera le vieux Mascara) C’est le marabout Sidi Laradj, chef des Flittas, qui fera nommer Abd-El-Kader Émir des Croyants le lendemain, après un songe où lui est apparu Abd-el-Kader El-Djilani, le saint de Baghdad. Le nom de Mascara, donné par les français, est d’après certains la francisation du mot Ma Askar. Peut-être, comme cela arrivait souvent à l’époque de la conquête, que le mot arabe Maskar a été mal interprété et transcrit Ma Askar. Il n’empêche que, sur le pignon de la gare, est gravé en relief le nom arabe de la ville : Mou Askar (la mère du soldat) C’est sûrement ce dernier nom qui est le bon. Abd-El-Kader établit une Zaouïa à Cacherou, avec une école coranique, un hospice pour les vieillards. Contrairement à la Smala, qui est une capitale militaire ambulante (à un certain moment, elle aura plus de vingt mille habitants) la Zaouïa est issue d’une confrérie religieuse. Je ne suis pas un historien et je vous livre en vrac ce qui m’a été enseigné au cours de mon bref passage en études secondaires et des renseignements glanés ici ou là.
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