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Beaucoup de mascaréens connaissent la mouna. Certains
savent la faire (la vraie, et non cette espèce de
brioche sucrée, parfumée à la fleur d’oranger). Bien peu
connaissent l’origine de ce gâteau, qui était affichée,
avec d’autres légendes, dans une vitrine spéciale du
Musée d’Oran.
Le fort de Santa-Cruz à Oran a été construit au seizième
siècle sur le pic de l’Aïdour par Don Alvarez de Bazan y Sylva,
Marquis de Santa-Cruz. Plus tard, le fort a
servi de bagne pour les prisonniers espagnols. Leurs
familles n’avaient la permission de voir les prisonniers
à l’intérieur du fort que le lundi de Pâques de chaque
année. De temps en temps, surtout le dimanche, elles
leur jetaient par-dessus les murailles du fort une espèce
de biscuit en forme de dôme.
Un prisonnier était chargé de faire le guet du haut des
remparts pour prévenir les familles de ne rien jeter. De
là-haut, il voyait arriver une bande de singes qui venaient
de la forêt de Misserghin. Cette bande était
commandée par une guenon albinos et venait ramasser
les gâteaux tombés dans les fossés du fort. Dès qu’il les
voyait, le guetteur se mettait à crier :
« La mona ! La mona ! » (la guenon en espagnol)
Plus rien n’était jeté et les singes repartaient d’où ils
étaient venus. Depuis ce temps, ce gâteau que les
Oranais vont déguster avec le riz au poulet dans la forêt
des Planteurs tous les lundis de Pâques a été baptisé la
mona, que certains ont transformé en mouna.