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PETITS MÉTIERS DE MON ENFANCE

 

Ce sont des petites choses qui n’ont l’air de rien, mais

elles sont restées gravées dans ma cervelle, et je pense

dans beaucoup d’autres.

Ainsi, le marchand de beignets, place Mogador. Ils ne

doivent pas être nombreux, les mascaréens qui n’ont

pas goûté ces beignets ? Et celui qui était installé devant

le marché couvert, et qui vendait des beignets et du sucre

filé au kilomètre, et qui quelquefois se crachait dans

les mains, pour ne pas que ça colle. Ce n’était pas bien

propre, mais on n’en est pas morts.

Il y avait aussi le marchand d’oublies et de glaces Nueva

Ibense, qui arpentait les rues de la ville et des faubourgs

en lançant ses fameux « crème à la vanille chocolat

! » et quand on lui demandait un panaché de ces

deux parfums, il rétorquait le plus sérieusement du

monde :

Collection personnelle de Madame Fagès

 

« Aujourd’hui, je n’ai que de la fraise et de la pistache.

- Tu m’en donnes une d’à cinq (cinq sous ou vingt-cinq

centimes. Cela donnait une petite couche de crème entre

deux gaufrettes)

Pour moi, une d’à dix (dix sous ou cinquante centimes.

On avait droit à une couche de crème un peu plus

épaisse, environ 1,5 centimètre, entre deux gaufrettes)

À propos de petits métiers de notre enfance, je ne sais

pas si je vous ai parlé du rémouleur qui poussait son

chariot avec une meule actionnée par une pédale, et

d’un récipient d’eau qui coulait en un petit filet, pour

empêcher les lames de couteaux, de ciseaux et autres

objets tranchants, de s’échauffer. Il se signalait en

jouant d’une espèce de flûte de Pan.

Il y avait aussi le ferblantier ambulant, qui rétamait et

soudait les petits trous des casseroles, bassines, etc…