Il existe pas très loin d’ici
Béni par les Dieux un pays
Sur un des rivages de la Méditerranée
Où de l’antiquité à nos jours se sont croisées tant d’armées
Des plages de sable fin aux portes immenses du désert
Des plaines fertiles aux monts arides
Il n’est pas un de ses enfants qui n’ait puisé dans cette terre
Un espoir fût-il stupide
De connaître en ces lieux la paix solidaire
Rive nord rive sud rives d’espoir
Rives perdues souvenirs de l’enfance
Champs de blé et vignes Ah ! ce terroir
Si mon cœur saigne c’est que tant d’espérance
N’a pas effacé ces gouttes de sang
Qui comme des coquelicots ont parsemé
Ces glèbes de passions où les fondateurs ont semé tant
D’amour tant de richesses jamais oubliées
Maintenant sur la rive plus au nord
Une culture unique celle du souvenir
Quelquefois partagé sûrement à tort
Car aucun ne comprend notre désir de revenir
Une dernière fois peut-être enveloppé de senteurs
Bercé par ces flots bleus parfois fougueux
Marcher sur cette terre où nos pères ont tant donné d’heures
Tant de labeur pour en faire un pays heureux
Tout cela pour rien vous n’avez pas su en profiter
Aujourd’hui vous tentez une longue marche
Pour espérer sur la rive nord de meilleures journées
Déçus vous préfèrerez pleurer dans votre pays et dire
Allez je m’arrache nous nous sommes déjà passés par-là bonne marche
Aix en Provence décembre 1971
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